SYNOPSIS ET PERSONNAGES
Comment vivre avec l’abandon de ceux qui sont là pour nous aimer inconditionnellement, nos parents ?
En inventant un autre monde, en s’inventant une autre réalité, en vivant dans un rêve éveillé, sans cesse reconstruit au jour le jour.
Pour s’empêcher de penser au traumatisme originel, pour avoir soif de vie, pour avancer vers l’autre en prenant le moins de risques possibles.
Saül Birnbaum est un « enfant caché », un de ceux qui à l’âge de 6 ans a dû être séparé de ses parents pour échapper à la Shoah à venir et envoyé par un Kindertransport à l’étranger, de Vienne à Bruxelles.
En 1986, Saül est sur la voie de la résilience, il réinvente sa vie, il tente de la réenchanter, il a ouvert un Delicatessen qui ne ressemble à aucun autre, où le 7ième Art triomphe tous les jours sur la scène de ce restaurant en représentation permanente. Avec Joakin, son protégé, un jeune réalisateur chilien qui a fui Pinochet, ils décident d’écrire l’histoire de l’enfance de Saül et d’en faire un film, ce qui leur permettra à tous deux de « guérir » un peu plus.
Mais voilà que l’amour frappe à sa porte et le confronte à son passé. Elle l’aime, il l’aime, elle disparaît, il se perd, elle revient, il revit, elle l’abandonne à nouveau, il s’abandonne …
Le Chemin du Bonheur est une histoire qui nous fait comprendre qu’il ne faut jamais, jamais, abandonner !
LES PERSONNAGES
SAÜL BIRNBAUM
Descendant de restaurateurs juifs en Pologne et en Autriche, SAÜL BIRNBAUM, la cinquantaine séduisante, est propriétaire d’un delicatessen à Bruxelles, « Le New Manhattan Deli ».
Il reste marqué par une enfance et une adolescence bouleversées par les persécutions antisémites suite à l’Anschluss de l’Autriche : à l’âge de 6 ans il a dû se séparer de ses parents, qui pour le sauver l’ont fait quitter Vienne pour Bruxelles avec un Kindertransport. Il a été accueilli par une famille belge juive, puis a été caché par une Belge non-juive, et leur doit sa survie.
Après ces années traumatisantes, la vague de films américains qui a inondée l’Europe après la Libération a fait naître en lui un « rêve américain » auquel l’ouverture de son Deli donnera réalité. Le lieu est connu pour ses spécialités judéo-bruxelloises mais surtout pour le culte du cinéma qui y est célébré.
Saül, en représentation permanente, y joue ou y fait jouer par les clients des scènes célèbres de films et organise toutes sortes d’animation et de jeux autour de thèmes liés au cinéma.
Saül a pris sous son aile un jeune étudiant et exilé chilien qui rêve de devenir réalisateur. Il l’incite à écrire un scénario basé sur le récit de la propre histoire de Saül.
Si ces activités aident Saül à exorciser les démons de son passé, ceux-ci le rattrapent quand il se retrouve replié sur soi-même, en dehors du cercle de lumière de son Deli.
Multipliant les conquêtes féminines sans lendemain, il tente de surmonter le sentiment d’abandon né de la séparation brutale de sa mère et, plus tard, de sa famille d’accueil.
Sa vie bascule quand surgit dans le Deli une femme aussi belle que discrète, Hannah. Ils partagent la même passion pour le cinéma et se découvrent un passé commun qui tantôt les rapproche, tantôt empoisonne leur relation.
Le chemin de Saül vers la résilience, plein d’allers-retours, dont l’amour pour Hannah sera le fil directeur, est pavé de cinéma, d’amour et d’humour.
HANNAH MOSKOWICZ
HANNAH MOSKOWICZ est projectionniste dans une salle d’art et d’essai à Bruxelles. Elle adore ce métier qui lui permet de combiner un métier manuel avec sa passion du cinéma.
Dès sa première visite au New Manhattan Deli où elle se rend, attirée par un article de journal sur la jeunesse de Saül Birnbaum, elle lui donne spontanément la réplique, à l’instar d’Ingrid Bergman, dans une séquence de « Casablanca ».
Hannah, rescapée d’Auschwitz, est minée par des souvenirs d’enfance qu’elle répugne à évoquer. Elle fuit sans cesse Saül. Pourtant elle l’aime, et il l’aime, mais elle disparaît, elle revient, et elle l’abandonne à nouveau.
Rongée par son passé, Hannah devra se décider à révéler ou non son secret à Saül.
EDWARD KIEV
EDWARD KIEV, dit « Ed », est un homme plein de bon sens « terre à terre » qui assure le bon fonctionnement du New Manhattan Deli. Il a débuté comme commis de cuisine dans le restaurant viennois du grand-père de Saül. Il y a connu ce dernier, enfant.
Il a eu lui aussi, la chance de survivre aux persécutions antisémites mais a perdu ses parents, déportés dans les camps de concentration d’Auschwitz. Après la guerre, il a trouvé refuge en Belgique et quand Saül a créé son Deli, il l’a rejoint et il lui apporte depuis son expérience et son aide.
Toujours sur ses gardes, Ed est un homme sensible au grand cœur, ce qu’il cherche à camoufler sous ses airs de râleur invétéré. Il est d’une loyauté à toute épreuve envers Saül, et cherche à le protéger comme il peut des aléas de la vie. Tout comme son ami, il ne veut pas nouer de relation durable avec une femme car il a trop peur d’être abandonné. Mais le contact avec la mère de Joakin, Beatriz, va peu à peu le sortir de sa réserve et le mener vers la voie de la résilience et du bonheur.
ROBERT DE TRÉVIGNAC
ROBERT DE TRÉVIGNAC, dit « Trévignac », est un journaliste de cinéma français qui travaille à Bruxelles comme correspondant de revues professionnelles étrangères (Variety, Le Film français …). Il comble des fins de mois difficiles par des travaux de révision et de réécriture de scénarios.
Client régulier du New Manhattan Deli, il y aime l’ambiance et surtout remporter grâce à sa culture cinématographique les quizz sur le 7e art qui y sont organisés par Saül, au grand dam des autres clients. Il va accepter de s’impliquer dans l’écriture et la promotion du film de Joakin et de Saül.
Trévignac est un homme passionné par son métier et se prendra d’affection pour Joakin. Il ne voit pas d’un bon œil la tendance de Saül à vouloir s’immiscer dans les choix d’écriture et de réalisation de Joakin et pousse ce dernier à faire ses propres choix.
JOAKIN ROJAS
Ce jeune Chilien d’une vingtaine d’années est arrivé à Bruxelles à l’âge de 10 ans en compagnie de sa mère, chassée de son pays par le coup d’État de Pinochet au cours duquel son mari fut assassiné. Engagé comme serveur au New Manhattan Deli, JOAKIN ROJAS s’est attaché à Saül qui lui a inoculé sa passion pour le cinéma. Le jeune homme a même entrepris des études à l’INSAS financées par son protecteur qui le poussera à écrire et à réaliser un film sur le passé de Saül.
L’écriture et la réalisation de ce film vont progressivement émanciper Joakin de l’influence de Saül et même l’amener à entrer en conflit avec lui. Mûri par cette expérience, le jeune cinéaste, à son tour, encouragera Saül à surmonter ses peurs.
BEATRIZ ROJAS
BEATRIZ ROJAS, la mère de Joakin, travaille comme aide-ménagère au New Manhattan Deli. C’est une femme accorte, vive, dynamique et toujours souriante. Sa malice prend au piège le rébarbatif Ed. La sagesse empreinte de bon sens populaire de Beatriz impressionne Saül auquel elle voue une profonde reconnaissance pour l’influence bénéfique qu’il exerce sur Joakin.
La personnalité rayonnante de la Chilienne va jouer un rôle de plus en plus important au cœur du Deli.
L’écriture et la réalisation de ce film vont progressivement émanciper Joakin de l’influence de Saül et même l’amener à entrer en conflit avec lui. Mûri par cette expérience, le jeune cinéaste, à son tour, encouragera Saül à surmonter ses peurs.
JUDITH ASKELEVICZ
JUDITH ASKELEVICZ, une pétillante dame de soixante-quinze ans, est une cliente assidue du New Manhattan Deli. Elle y retrouve les saveurs de son enfance à Lodz et y cultive la nostalgie du Yiddishland disparu.
Elle dit se sentir comme un poisson dans l’eau dans le milieu du cinéma parce que son fils « est un grand acteur ». C’est une typique Yiddishe Mame, envahissante et surprotectrice, qui voue une admiration sans fin à son rejeton.
PIERRE ASLON
Le fils de Judith ASKELEVICZ, PIERRE ASLON, après des études de comédien au Conservatoire de Bruxelles, a entrepris une belle carrière à Paris. A cinquante ans, c’est une vedette de cinéma, Prix d’interprétation à Cannes et César du meilleur acteur.
Inquiet des lendemains malgré son succès, Pierre est près de ses sous ; sous la pression de Judith, il accepte de jouer dans le film de Joakin et même de le produire, parce qu’il escompte un échec commercial dont il pourra tirer des avantages fiscaux.
Il poursuit une thérapie pour tenter d’échapper à l’emprise d’une mère trop aimante !
SARAH GLÜCKSMANN
SARAH GLÜCKSMANN, une riche veuve séduisante et à la bourse généreuse, fait fréquemment les yeux doux à Saül. Pour le séduire, elle cherche dès que possible à lui démontrer son érudition cinématographique. C’est une femme décidée et sûre d’elle, prête à évincer toutes ses rivales pour obtenir gain de cause.
LES PERSONNAGES DU ‘‘ FILM DANS LE FILM ’’
RACHEL ROSENBLUM
L’existence de cette jeune mère Juive viennoise d’une trentaine d’années a été bouleversée par l’Anschluss. Elle consacre toute son énergie à obtenir les papiers qui permettront à son mari de sortir des camps de concentration où il a été interné. Mère-courage, elle s’arrachera le cœur pour sauver son enfant, David, en le confiant à un Kindertransport sans avoir la certitude de ne jamais le retrouver.
DAVID ROSENBLUM (6 ans puis 11 ans)
DAVID ROSENBLUM est un garçon vif, espiègle et courageux, que l’Anschluss arrache à son pays natal et à ses parents.
Séparé de sa mère à l’âge de six ans, arrivé seul en Belgique, pays qui lui est complètement inconnu, il est accueilli par une famille juive et sera le souffre-douleur de sa classe à l’école. Quand, après quelque temps, il s’acclimate, les rafles anti-juives vont à nouveau bouleverser sa vie.
Il vivra caché pendant deux années, replié sur lui-même, sans contact avec l’extérieur ni avec d’autres enfants. Son seul loisir est la lecture de livres qui ne sont pas toujours de son âge et dont souvent le sens lui échappe.
L’enfant se forge ainsi une personnalité riche et inquiète, toujours sur ses gardes, qui se protège par l’autodérision. La grisaille de son enfance et de son adolescence sera atténuée par la magie des salles de cinéma de quartier où il découvre les films américains. Mais devenir cinéaste comme il en rêve, est un objectif inaccessible pour lui.
SAMUEL ROSENBLUM
Le père de David, SAMUEL ROSENBLUM est, comme l’ont été son père et son grand père avant lui, restaurateur à Vienne. Après l’Anschluss, son restaurant est réquisitionné et il est déporté, vraisemblablement sur dénonciation de son commis de cuisine.
Libéré des camps, grâce à un visa britannique obtenu par sa femme, il quitte Vienne pour l’Angleterre. Affaibli, méconnaissable, il est désespéré de ne pouvoir amener son petit garçon avec lui. Il s’engagera ensuite dans l’armée britannique pour combattre les nazis.
HÉLÈNE SILBERSTEIN
HÉLÈNE SILBERSTEIN, une jeune Belge sans enfants, accepte d’accueillir chez elle – en principe pour un court séjour – un petit garçon juif viennois qu’elle ne connaît pas.
Elle s’attache à David qui, suite à l’invasion allemande, restera vivre dans son foyer à Bruxelles. Lorsque commenceront les grandes rafles antisémites, Hélène sera contrainte de se cacher et de confier l’enfant à une femme non juive afin de le sauver.
DANIEL SILBERSTEIN
DANIEL SILBERSTEIN, l’époux d’Hélène, un homme simple et souriant, est un petit artisan-fourreur qui travaille à domicile. Lui aussi s’attache fort au petit David.
Suite à la Libération, il reprend David alors âgé de onze ans chez lui et se consacre à son éducation. Il veut que le garçon trouve un emploi « sérieux » – fourreur comme lui, bijoutier ou alors restaurateur, dans la lignée de sa propre famille – décourageant ainsi les ambitions de David de faire carrière dans le cinéma.
JUSTINE VERREKEN
Cette Catholique non pratiquante belge, sans aucun engagement politique, ne peut accepter que des enfants puissent être persécutés. Elle accepte, au risque de sa propre vie, de cacher le petit David chez elle.
Femme du peuple, simple, quasi-illettrée, JUSTINE VERREKEN, couturière à domicile, n’a guère de temps à consacrer à l’enfant. Pourtant, en empruntant pour lui, à la bibliothèque communale, des livres choisis au hasard, elle contribue grandement à enrichir sa personnalité.